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Image de Daniel Dan : choix entre option à la hausse et option à la baisse

Les options réelles au service du pilotage des projets

Mise à jour : décembre 2023.

La méthode des options réelles est utilisée depuis deux décennies environ. Les industriels soucieux d'améliorer la fiabilité de leurs simulations de scénarios stratégiques en sont friands.

Elle pénètre aussi le secteur des services. D'autres techniques de management sont d'ailleurs passées d'un monde à l'autre (comme le Lean ou TRIZ par exemple) avant elle. Son impact chez Volkswagen par exemple s'est révélé décisif dans les périodes de vaches maigres. De quoi s'agit-il ?

On peut décrire la méthode sous plusieurs angles.

Faire des économies sans douleur

L'idée est d'une grande simplicité : il s'agit de repérer les phases de projet où le retard pris par une décision coûte de l'argent. Par décision on entend par exemple arrêt, pivotement, validation d'une hypothèse, allocation ou retrait de ressources, ou passage à la phase suivante.

En prenant la décision en question dès que l'information nécessaire pour la prendre est disponible, on gagne de l'argent. Combien ? Le produit du taux de consommation des ressources (burn-rate en anglais) par le temps gagné sur la prise de décision.

Chaque franchissement d'étape consolide la vision des phases restant à couvrir. Plusieurs scénarios sont envisageables, chacun avec leurs propres chemins de prises de décision.

Dès le début du projet l'hypothèse est faite que les décisions sont prises à temps. Donc le budget initial associé à chaque phase est optimisé. Si la réalité du projet s'avère différente, alors la suite est recalée immédiatement.

Par rapport à la méthode classique consistant à évaluer un et un seul chemin possible, le gain est considérable. Les moments décisifs sont identifiés dès que possible. Cette posture est affaire de modestie, prenant acte que l'incertitude est inhérente à chaque projet.

Combien de chefs de projet peuvent-ils prétendre qu'ils ne prennent pas de décision décisive, ou peu ? Combien peuvent prétendre qu'elles ne sont pas importantes, voire primordiales vis-à-vis du succès final ? Alors pourquoi ne pas les anticiper dès qu'elles sont connaissables ?

Estimer l'incertitude au plus juste

Chaque projet est décrit par un graphe sur lequel figurent des phases (et non des tâches). Chaque phase débouche soit sur une ou des phases suivantes, soit sur un arrêt du projet. Les branches du graphe portent les probabilités de passer d'une phase à l'autre, ou de s'arrêter.

Une fois les budgets propres à chaque phase précisés, un algorithme permet d'évaluer à chaque étape la valeur la plus probable du projet. Pour cela, il tient compte des probabilités de transition figurant sur le graphe.

Très bien. Mais comment estimer ces probabilités ? Il est courant dans une approche classique d'estimer des tâches ou des phases. Mais il est moins habituel d'évaluer les chances de prendre une branche ou une autre.

La pratique montre que les mêmes experts qui savent dimensionner des phases se sentent très à l'aise pour estimer les probabilités de transition. Réunis en ateliers de co-création, ils anticipent ensemble ces moments-clés, quitte à convoquer leur mémoire de projets antérieurs. Car les situations se répètent et forment l'expérience.

SAFe, vous avez dit SAFe, les options réelles ?

SAFe signifie Scande Agile Framework. Ce référentiel de projet s'adapte naturellement à la méthode des options réelles. En particulier, il codifie des points de passage, des étapes clés. Elles peuvent constituer la trame d'un graphe d'options réelles.

Il reste aux experts à éventuellement insérer des étapes et des variantes propres au contexte. Et le tour est joué.

Les retombées pratiques de la méthode sont multiples.

Prenons l'exemple d'un porteur de projet qui a le réflexe de commencer par construire un prototype. Il a l'intention de le soumettre à des représentants de sa cible dans un deuxième temps. Or le prototype (ou MVP) demande un budget de 100 alors que le sondage peut être fait pour 50. Les probabilités de sortie du MVP et du sondage sont faibles.

En inversant les deux phases sur le graphe, les deux probabilités augmentent fortement, les budgets restant les mêmes. En effet, on a moins de chance de brûler le budget du MVP pour rien si un sondage est fait avant. D'ailleurs, rien n'empêche d'en refaire un après. Les probabilités ayant augmenté, il se peut que la valeur du projet reste plus élevée après ce rajout.

Un projet d'innovation est un actif valorisable

Plus le projet avance, plus la valeur estimée est fiable. Ce comportement est analogue à celui d'une option sur action ou sur obligation. Sauf qu'ici le sous-jacent n'est pas un titre financier, mais un projet !

En pratique l'algorithme présente quelques différences par rapport à celui de Black-Scholes, mais la filiation est bien là. NB : Black-Scholes est le nom donné à la formule d'évaluation des options par les financiers. Il est inutile de la comprendre ni d'en être un expert pour utiliser les options réelles. Il suffit d'utiliser le bon logiciel.

IPM et options réelles : une convergence naturelle

IPM signifie Innovation Portfolio Management. En français : gestion de portefeuille de projets d'innovation. Un projet d'innovation est par essence incertain. Alors plutôt que d'abdiquer toute forme de prévision financière, pourquoi ne pas l'estimer au plus juste grâce aux options réelles ?

La méthode est bien mieux adaptée que les méthodes classiques et donne des résultats bien plus fiables. Une analyse par les options réelles tient compte des quatre types d'informations disponibles au démarrage d'un projet innovant. Il s'agit du connu, du vérifiable, du connaissable et de l'inconnaissable (cf modèle KPUU, pour Known, Presumed, Unknown et Unknowable).

Plutôt que de considérer que seule la problématique et la première piste de résolution sont connues, la méthode anticipe. Les options réelles pour des stratégies optimales d'investissement chassent la connaissance pour la transformer en valeur.

La solution logicielle

Strategic Finance est pionnier dans l'implémentation de la méthode des options réelles, en proposant une interface de définition, d'actualisation et d'estimation de la valeur d'un projet, d'un portefeuille ou d'un regroupement de portefeuilles. Lien vers Strategic finance.

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